Caïd Essebsi : Je respecte le poste de Marzouki mais pas sa personne

Dans une interview accordée au journal Al Sharq Al Awsat et publiée samedi 21 septembre 2013, , Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounès, a déclaré que d’un point de vue juridique mais aussi politique, il n’y a plus de place pour la Troïka et pour le gouvernement d’Ennahdha aujourd’hui et que la situation actuelle imposait la mise en place d’institutions, susceptibles de sortir la Tunisie de la crise.

Béji Caïd Essebsi affirme que la Tunisie ne vit pas une crise, actuellement, mais un ensemble de crises sur différents niveaux : politique, économique, social et sécuritaire et que « la crie récente était la pire de toutes ». Il précise que « aucune partie n’est capable, seule, de sortir le pays de la crise […] nous avons préféré nous joindre à l’initiative de l’UGTT étant donné que le plus important est de réunir toutes les parties autour d’un objectif national commun ». Et d’ajouter « l’enjeu aujourd’hui n’est pas seulement de dissoudre le gouvernement actuel mais d’en créer un nouveau disposant d’une crédibilité à l’échelle nationale et internationale et capable d’élaborer une nouvelle stratégie économique […] et d’organiser des élections transparentes ». Il pointe du doigt également l’Assemblée nationale constituante qui constitue, selon ses dires, « une partie du problème et non de la solution ».

Au sujet de son entrevue avec Rached Ghannouchi, en août dernier, Béji Caïd Essebsi a déclaré qu’un accord a été trouvé entre les deux parties sur deux points : la nécessité du dialogue, mais aussi l’engagement de pourparlers avec la centrale syndicale. Il a par ailleurs précisé avoir été le premier à chercher à s’entretenir avec le leader d’Ennahdha. Il affirme également que Rached Ghannouchi et son parti Ennahdha ont des positions différentes : « Lui est compréhensif pendant que son parti durcit le ton et campe encore sur ses positions. Ghannouchi accepte la démission du gouvernement, il devra en convaincre son parti ». Caïd Essebsi est également revenu sur sa rencontre avec Abdellaziz Bouteflika affirmant qu’il n’existe aucune médiation algérienne entre les politiciens tunisiens « malgré le fait que l’Algérie est préoccupée par la situation sécuritaire dans le pays ».

Questionné au sujet du président de la République, Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi a insisté pour ne pas parler de lui. « Le jour où il partira je ne le pleurerai pas […] je respecte le poste mais ne respecte pas la personne », a déclaré le leader de Nidaa Tounès. Revenant sur sa future candidature à l’élection présidentielle, Caïd Essebsi déclare : « Il ne m’est pas interdit de présenter ma candidature pour être élu président et je veux servir mon pays ».

 

 

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