Tunisie: Ennahda accepte de négocier pour sortir de la crise

Les islamistes d'Ennahda ont annoncé vendredi accepter la feuille de route du puissant syndicat tunisien UGTT afin de sortir le pays de la crise politique qui l'agite depuis l'assassinat de deux opposants de gauche. Le plan prévoit l'installation d'un futur gouvernement de technocrates.

L'opposition doit encore se prononcer. Le texte prévoit un calendrier très serré pour la formation d'un nouveau cabinet, l'adoption de la constitution ainsi qu'une législation électorale.

La feuille de route, rédigée par l'UGTT avec le patronat Utica, l'Ordre des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l'homme, demande aux partis des deux camps de se réunir pour "un dialogue national" avec le président Moncef Marzouki et le premier ministre Ali Larayedh pour annoncer solennellement que le gouvernement dirigé par les islamistes sera remplacé sous trois semaines par un cabinet d'indépendants.

Parallèlement, l'assemblée nationale constituante (ANC) doit en un mois, à compter de cette annonce, approuver une loi et une commission électorale, fixer le calendrier des scrutins à venir et adopter la constitution dont l'élaboration est en panne depuis des mois.

Berceau des révoltes

Berceau des révoltes arabes avec le renversement du président Zine Ben Ali en janvier 2011, la Tunisie est plongée dans un blocage en raison de l'affrontement entre Ennahda et les formations laïques. Ces dernières reprochent à Ennahda de vouloir imposer un carcan religieux à la société tunisienne.

De plus, deux opposants laïcs ont été assassinés depuis le début de l'année, Chokri Belaïd en février et Mohamed Brahmi en juillet.

Les opposants ont refusé jusqu'ici de négocier avec Ennahda tant que le gouvernement d'Ali Larayedh n'aura pas été remplacé par un cabinet apolitique. Les islamistes insistent, eux, pour que l'équipe en place ne démissionne qu'après qu'un consensus a été trouvé sur l'ensemble des sujets de désaccord, la constitution notamment.


 

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