Le Système de Suivi des Résultats pour l’Equité (SSRE) : un outil prometteur pour plus d’équité en faveur des enfants

By touwensa.net/fr septembre 20, 2013 808

Tunisie :Touwensa

La Tunisie vit actuellement un contexte historique marqué par une transition démocratique qui constitue une opportunité pour consolider les acquis enregistrés dans le domaine de l’enfance et pour protéger davantage les droits des enfants notamment les plus vulnérables.

L’équité sociale a été l’une des revendications les plus importantes de la Révolution tunisienne. L’inéquité d’accès des enfants à l’ensemble des services sociaux de qualité constitue un élément du débat actuel de la Tunisie de l’après Révolution.  A cet effet, le pays a lancé depuis deux ans un ensemble de réflexions sur la réforme des secteurs sociaux, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement social propices à l’examen de nouvelles approches et méthodologies pouvant renforcer / compléter les dispositifs existants, avec une attention plus forte sur la réduction des disparités d’accès aux droits humains, notamment pour les enfants.

Dans ce contexte opportun, le bureau de l’UNICEF en Tunisie a proposé à ses partenaires une nouvelle méthodologie intitulée «  Système de Suivi des Résultats pour l’Equité (MoRES)» permettant une analyse approfondie et systématique des déterminants des inégalités affectant les enfants dans un pays en pleine recomposition politique, économique et sociale.
 
Un atelier de formation a été organisé au profit d’une soixantaine de partenaires techniques gouvernementaux et non gouvernementaux  représentant les principaux  secteurs  concernés par la situation de l’enfance en Tunisie : la santé, l’éducation et la protection. L’encadrement était assuré  par une équipe  d’experts  de l’UNICEF au Bureau régional pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord et au Siège.  La formation a associé également d’autres pays comme le Maroc, Djibouti et la Libye.

L’objectif majeur de cette rencontre  était d’initier et de renforcer les capacités  des participants, personnel de l’UNICEF et partenaires (Ministères de la Santé, des affaires sociales, de l'éducation,du développement et des affaires de la femme et de la famille ainsi que des représentants de la société civile),  parmi lesquels  on a noté la présence  d’un bon nombre de décideurs,  à cette nouvelle approche. Les discussions et les échanges se sont focalisés sur les différentes étapes  nécessaires pour identifier les goulots d’étranglement et faire tomber les barrières qui entravent la couverture par les services sociaux de qualité  des  populations les plus démunies et les plus vulnérables  au  niveau  le plus périphérique.

Cette formation a eu lieu à un moment crucial pour l’UNICEF et ses partenaires qui  entament une réflexion sur les axes stratégiques du nouveau programme de coopération entre le gouvernement tunisien et l’UNICEF pour la période 2015-2019. Cette réflexion bénéficiera, en plus de l’apport de nouvelles données sur la situation des enfants et des femmes (révélées  par l’enquête MICS4 2011-2012 et l’Analyse de la Situation des Enfants et des Jeunes)  des apports  de cette nouvelle méthodologie pour se focaliser sur les disparités et d’atteindre les exclus et les laissés pour compte.

Les exposés des experts qui ont tracé les grandes lignes de cette nouvelle méthodologie et la présentation d’exemples et d’expériences partagés par des pays qui ont l’ont adopté ont suscité chez les participants l’intérêt et l’envie d’en savoir plus. Les résultats obtenus  au Maroc dans le secteur de l’éducation et en Géorgie dans le domaine de la protection de l’enfance  ont mis en évidence la valeur ajoutée de cette approche et favorisé une adhésion quasi totale à ce nouvel outil. « L’approche  met dans l’obligation de travailler ensemble et de partager une même vision » a conclu un des participants.

Des travaux de groupes ont ensuite permis de s’exercer au MORES dans ses différentes étapes notamment l’utilisation du cadre des déterminants pour analyser  les barrières et les goulots d’étranglement qui entravent l’atteinte de résultats équitables pour tous les enfants du pays du pays, en particulier les plus vulnérables, et leur priorisation en vue de la mise en place d’interventions adéquates.
 
Selon  Mme Jabeur, Directrice générale de l’enfance au Ministère des Affaires de la Femme et de la Famille « l’outil SSRE est très utile car il aide les décideurs à identifier les goulots d’étranglement  qui freinent l’accès des enfants à certains services pour diminuer les discriminations aussi bien entre les régions qu’entre les enfants d’une même région ».

Cette rencontre a constitué le point de départ d’un processus visant l’implémentation, à une plus large échelle,  de l’approche dans des domaines prioritaires conjointement ciblés. Un groupe de suivi constitué d’un noyau de personnes ressources sera prochainement mis en place pour assurer la mise en œuvre et la coordination de ce processus. « Elle n’est qu’une première étape dans notre voyage commun ayant pour destination l’équité pour tous les enfants dans le pays » a conclu Maria Luisa Fornara, Représentante de l’UNICEF en Tunisie.

 

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