Mustapha Ben Jaâfer : « les pourparlers ont avancé considérablement et nous sommes proches du dénouement »

Mustapha Ben Jaâfer, président de l’Assemblée national constituante, a accordé, dans la soirée du jeudi 12 septembre, une interview à la première chaîne nationale Wataniya 1, abordant différents sujets liés à l’actualité politique en Tunisie.

Interrogé sur la décision de suspendre les travaux de l’ANC puis celle de les reprendre, M. Ben Jaâfer a expliqué qu’il fallait arrêter le virage dangereux que prenait le pays qui glissait vers une confrontation entre pro-légitimité et anti-gouvernement. Le but était essentiellement de calmer les ardeurs et pousser les divergences politiques à se retrouver autour d’un consensus dans le cadre du dialogue national. De nouvelles données renseignant sur le rapprochement de positions entre les différentes parties politiques et sociales ont motivé, par la suite, la décision de la reprise des travaux de l’ANC. Mustapha Ben Jaâfer a indiqué que c’est grâce à la volonté des partis au gouvernement de faire des concessions pour arriver à trouver une solution consensuelle, ce qui est très satisfaisant et il ne reste plus à présent qu’à fixer un calendrier précisant la mise en marche du processus démocratique.

Sur le plan de l’évolution de la situation politique actuelle et celle du dialogue entre les différentes parties, le président de l’ANC a souligné que plus d’un mois de pourparlers s’est écoulé, et au vu de la situation de crise de confiance dans laquelle évoluent les deux parties : gouvernement et opposition, un très grand pas a déjà été réalisé à savoir : les grandes lignes du consensus son tracées et il ne reste plus que quelques détails qui dépendent essentiellement d’une volonté politique et cela ne prendra pas plus de quatre ou cinq semaines.

A propos de sa rencontre avec le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, M. Ben Jaâfer a confié qu’ils ont discuté de la reprise des travaux. Précisant que la reprise sera progressive, il a ajouté : « nous espérons que les députés retirés reviennent aux bancs de l’hémicycle et nous pensons qu’eux-mêmes ne sont pas installés confortablement à l’extérieur de l’ANC. »

Par ailleurs, Mustapha Ben Jaâfer a appelé à mettre fin aux altercations entre l’élite politique et que « les étiquettes de milice et de putschistes qui ne font qu’enfoncer davantage les divergences politiques » soient bannies. « Les Tunisiens sont capables de résoudre leurs problèmes à travers des instruments pacifiques et le sit-in au Bardo en est une belle preuve : une manifestation joyeuse et sans violence. » dixit M. Ben Jaâfer.

A propos des garanties exigées par le Front du salut afin que la Constituante reprenne ses travaux, elles ne peuvent être toutes réalisées, car il n’est pas possible de satisfaire tout le monde d’après le président de l’ANC qui a précisé : « Nous n’avons pas travaillé dans le confort moral, mais à partir du moment où un consensus sera trouvé, les députés pourront poursuivre les travaux dans de meilleures conditions. »

Quant à la question du secteur des médias, et les différentes dépassements s’y produisant, Mustapha Ben Jaâfer a déclaré que si la HAICA aurait été présente depuis deux ans au moins, on aurait évité beaucoup de déviation et de dérapages et on aurait élevé davantage le niveau de professionnalisme. Il a précisé qu’il faut consulter le HAICA lors des nominations pour éviter une crise de confiance. Et d’ajouter qu’emprisonner une personne à cause de son opinion n’est pas admissible et c’est à la HAICA de prendre l’initiative d’intervenir en cas de dérives.

 

 

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