Tunisie: plainte déposée contre des députés boycottant les travaux de l’Assemblée

En Tunisie, des députés ont eu la désagréable surprise de recevoir un message multimédia (SMS), envoyé depuis l'Assemblée nationale constituante, les informant d'une plainte déposée contre eux. La plainte réclame le remboursement de leurs indemnités parlementaires du mois d'août, suite à leur retrait des travaux de l'ANC. La plainte a été déposée au tribunal administratif par d’autres élus, appartenant aux partis Ennahda, CPR et Wafa.

Ce sont les élus en retrait de l’ANC qui ont reçu le message les priant de se présenter d’urgence au bureau d’ordre de l’ANC, pour le retrait d’une requête concernant les indemnités. Parmi eux, Nadia Chaābane, membre de l’opposition. Selon elle, les membres de la Troïka veulent seulement intimider les élus en retrait.

« Il n’y a pas eu une seule réunion officielle d’organisée, déplore l'intéressée, elle a été suspendue, donc on est pas du tout dans un cadre réglementaire et c’est la première fois que ça se produit. On est dans une situation absurde, on a des élus qui portent plainte contre d’autres élus, ce sont des choses inédites, qu’on a jamais vues. Mais ça procède de la volonté de vouloir intimider des élus, tout bêtement. [Il n’y aura] aucun impact juridique et, en même temps, si c’est pour envoyer un message à la population – en gros dire qu’on est en retrait et qu’on veut des indemnités – et bien ça ne marche pas puisqu’on avait déjà, nous, anticipé la chose et on avait rendu cet argent aux caisses de l’Etat. »

Refus de reprendre les travaux parlementaires

La député, Karima Souid, élue en France où elle représente les Tunisiens de l’étranger, a elle aussi reçu le même SMS, alors qu’elle avait aussi effectué la démarche de rendre volontairement ses indemnités du mois d’août.

« La problématique ne se situe pas dans le fait que des élus qui sont en retrait doivent, obligatoirement, rendre leurs indemnités, mais plutôt dans une crise qui touche la Tunisie de plein fouet, affirme-t-elle. Cela concerne encore une fois le niveau des débats au sein de cette Assemblée nationale constituante. »

Malgré ces intimidations, la soixantaine d’élus en retrait refusent toujours de reprendre les travaux parlementaires. Ils participeront d’ailleurs au mouvement de contestation prévu pour reprendre ce samedi.

 

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