Syrie: le président Bachar Al-Assad veut "nettoyer" Alep des rebelles

By Rédaction en ligne octobre 14, 2016 609

L'armée russe a annoncé être prête à garantir aux rebelles armés une sortie de la métropole



La Russie alliée du régime syrien s'est dite prête à assurer aux rebelles un retrait en toute sécurité d'Alep, une ville qu'elle bombarde sans relâche pour vaincre les insurgés, alors que débutent samedi des pourparlers russo-américains sur la Syrie.

Principal front du conflit syrien, Alep (nord) connaît les pires violences depuis le début, il y a trois semaines, d'une offensive de l'armée syrienne appuyée par les avions russes visant à reconquérir la partie rebelle, qui échappe au pouvoir depuis 2012.

A coups de bombardements intenses et destructeurs, mais aussi d'avancée sur le terrain, le régime du président syrien Bachar al-Assad veut soumettre les quartiers aux mains des insurgés, situés dans la partie Est de la deuxième ville du pays.

"Nous devons continuer à nettoyer cette zone et repousser les terroristes vers la Turquie, et les faire retourner d'où ils viennent, ou les tuer. Il n'y a pas d'autre option", a déclaré le président Bachar Al-Assad dans un entretien au quotidien russe Komsomolskaya Pravda.

Pour le leader syrien, les actions de la Turquie en Syrie constituent une invasion contraire au droit international. "La guerre civile syrienne est désormais un conflit entre la Russie et l'Occident", a-t-il ajouté.

L'armée russe a annoncé jeudi être prête à garantir aux rebelles armés une sortie de la métropole.

"Nous sommes prêts à assurer un retrait sécurisé aux rebelles avec leurs armes, le libre passage des civils de la partie Est d'Alep et leur retour, ainsi que l'acheminement d'aide humanitaire", a déclaré le général russe Sergueï Roudskoï, sans élaborer.

Cette nouvelle proposition russe de points de sortie "sécurisés" - après une première en juillet - intervient avant une réunion internationale sur la Syrie samedi à Lausanne (Suisse) entre Russes, Américains et représentants des pays de la région.

Selon le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby, le principal sujet de conversation à Lausanne sera "la brutalité continue du siège d'Alep et les frappes intentionnelles de l'armée russe et du régime syrien".

Le président russe "Vladimir Poutine a exprimé l'espoir que la rencontre prévue le 15 octobre à Lausanne (...) soit productive afin de contribuer réellement au règlement" du conflit syrien, a rétorqué le Kremlin.

La semaine dernière, la Russie avait mis son veto à une résolution française au Conseil de sécurité de l'ONU, qui prévoyait un cessez-le-feu à Alep et l'interdiction de tout survol militaire.

Après Lausanne, le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rendra dimanche à Londres pour retrouver ses "partenaires internationaux" - très probablement ses homologues des puissances européennes, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.

Depuis mars 2011, le conflit syrien s'est complexifié et internationalisé, provoquant la mort de plus de 300.000 personnes et dévastant le pays. Plus de 13,5 millions de Syriens, dont six millions d'enfants, ont besoin d'aide humanitaire, selon l'ONU.

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