Egypte : une nouvelle loi contre les mutilations génitales féminines

By Rédaction en ligne août 30, 2016 1046

9 égyptiennes sur 10 entre 15 et 49 ans auraient subi une MGF

 


 

Le gouvernement égyptien a approuvé dimanche un projet de loi visant à durcir les peines de prison en cas de mutilations génitales féminines (MGF), une décision saluée par les associations des droits des femmes.

La loi, qui doit être approuvée au Parlement avant de prendre effet, prévoit jusqu’à 7 ans de prison pour les auteurs de MGF et jusqu’à 3 ans pour ses complices, selon Reuters.

Si cette mesure a été saluée par de nombreuses associations de défense des Droits, certains émettent toutefois des réserves à son encontre et mettent en garde contre des effets pervers.

La directrice de l’association "Egyptian Initiative for Personal Rights" (EIPR), Dalia Abd El-Hameed, a défendu le projet de loi en précisant toutefois qu'il ne dissuaderait pas les auteurs de cette pratique mais renforcerait au contraire sa clandestinité.

El-Hameed met en garde contre les conséquences de cette mesure qui aura pour effet de faire baisser les chiffres officiels de victimes MGF et "engendrera la peur des familles" de rapporter des cas aux autorités.

L’Egypte avait déjà adopté en 2008 une loi punissant les excisions de 3 mois à deux ans d’emprisonnement à la suite du décès d’une petite fille de 11 ans victime de mutilations génitales.

Cette nouvelle mesure intervient après l’excision d’une adolescente de 17 ans décédée à la suite de son opération dans un hôpital privé.

Par ailleurs, des associations des Droits de l'Homme déclarent que la loi sur les MGF n’est toujours pas réellement appliquée et que l’opinion publique approuve toujours de telles pratiques.

“Beaucoup de gens associent encore la notion d’honneur avec une excision féminine, il ne s’agit donc pas de durcir la loi, mais de faire changer les mentalités", a déclaré un militant, Reda al-Danbouki.

En janvier 2015, le docteur Raslan Fadl a été accusé d’homicide volontaire dans le premier procès de MGF en Egypte après qu’une fille de 13 ans est décédée des suites d’une excision bâclée.

Alors que Fadl a été condamné à plus de 2 ans d’emprisonnement, il n’a toujours pas été inculpé pour effectuer sa peine.

Plus de 9 femmes sur 10 entre 15 et 49 ans ont subi une MGF en Egypte.

80% des procédures sont exécutées par des équipes médicales professionnelles, d’après un rapport des Nations Unies.

140 millions de femmes seraient victimes de MFG en Afrique, en Asie et dans une partie du Moyen-Orient.

Cette pratique, très répandue dans les pays musulmans, est vue comme un moyen de préserver la pureté des femmes et comme un rite de passage avant de se marier.

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