Béji Caïd Essebsi cherche 20 milliards d’Euros pour sortir de la crise

By Rédaction en ligne septembre 22, 2016 565

La Tunisie veut son plan Marshall

Le Président Béji Caïd Essebsi est aux Etats-Unis comme invité d’honneur du président Barack Obama au Forum économique afro-américain, prévu demain. BCE participera également à la 71e session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Le président tunisien ne cesse de bouger à l’échelle internationale à la recherche de soutien à la transition socioéconomique en Tunisie. Ces jours-ci, Béji Caïd Essebsi est aux Etats-Unis pour promouvoir la Tunisie auprès de 200 grandes entreprises américaines, présentes au Forum économique afro-américain, ainsi qu’auprès des bailleurs de fonds internationaux.

BCE sera présent à plusieurs rencontres tenues en marge de ces événements internationaux. La Tunisie a plus que jamais besoin d’un coup de pouce à l’échelle internationale à l’appel, lancé le 15 septembre à Paris, pour un «plan Marshall Tunisie», visant la réussite de la transition socioéconomique dans l’unique pays du Printemps arabe en phase d’édification d’une démocratie moderniste.

Cet appel, fait par des amis de la Tunisie, consiste à lancer une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie, sous forme d’un plan Marshall doté de 20 milliards d’euros sur cinq ans. Après Paris, d’autres villes mondiales abriteront prochainement des rencontres analogues pour mobiliser du soutien à la Tunisie. Selon l’entourage de BCE, le Forum afro-américain et l’Assemblée générale de l’ONU constituent des opportunités pour promouvoir la Tunisie, en attendant le Congrès international de l’investissement, prévu pour conclure cette offensive de charme pour la Tunisie.

Mobilisation internationale

L’idée du plan Marshall Tunisie émane du think tank Cercle Kheireddine, qui a constaté que «la Tunisie a besoin d’un engagement international afin d’éviter que cette phase récessive ne dure trop longtemps, ce que ni son économie ni sa société ne peuvent endurer. La révolution n’a certes pas de prix, mais elle a un coût. La situation sécuritaire reste encore fragile et la situation économique s’est détériorée, ce qui a amené les agences internationales de notation à dégrader la Tunisie».

Ce Plan prévoit en particulier un effort massif d’investissements publics et privés de l’ordre de 60 milliards d’euros sur 5 ans. Pour y faire face, la Tunisie comptera tout d’abord sur ses propres moyens. L’épargne nationale couvrira 60% des besoins. La communauté internationale est appelée à soutenir une feuille de route élaborée et conduite par la Tunisie, qui identifierait clairement les acteurs impliqués et les montants à mobiliser. Plus précisément, il est demandé à la communauté internationale d’abord à mettre en œuvre un programme de soutien international doté de 20 milliards d’euros sur cinq ans.

Il s’agit aussi d’établir une déclaration claire sur les modalités de mobilisation et de coordination entre les différentes institutions financières (FMI, Banque mondiale, BERD, BEI, BAD et BID), afin qu’elles contribuent de manière optimale à la croissance et à la restructuration de l’économie tunisienne. En conclusion, le Cercle Kheireddine appelle à un engagement, à titre individuel, des pays européens pour appuyer l’obtention par la Tunisie du statut de partenaire associé de l’Union européenne avec un plein accès aux fonds structurels européens.

Persévérance

Lors de sa présence au G8 de Deauville en mai 2011, le président Béji Caïd Essebsi avait déclaré : «La Tunisie ne peut pas réussir seule sa transition socioéconomique.» BCE était alors chef de gouvernement de transition. Il avait amené avec lui, à Deauville, le Plan jasmin. La Tunisie avait obtenu de nombreux encouragements des huit grands. Mais seulement un petit milliard de dollars de prêts. Les grands voulaient voir la démocratie à l’œuvre avant de mettre la main à la poche. Quatre ans plus tard, au G7 en Allemagne, Béji Caïd Essebsi était de retour. Il était président élu et la Tunisie avait réussi la phase «démocratie» de sa transition.

Mais l’aide internationale tarde à venir. Or, la Tunisie a besoin d’être soutenue. La communauté internationale est donc invitée à se mobiliser rapidement pour contribuer à la réussite de la transition socioéconomique en Tunisie. D’où cette initiative de «plan Marshall» lancée par le Cercle Kheireddine et relayée par les amis de la Tunisie à l’échelle internationale. La visite du président Béji Caïd Essebsi aux Etats-Unis est une tentative de contribuer à mettre en valeur cet impératif de soutien international en faveur de la Tunisie.

 

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