Rafale: la défaite au Brésil rend crucial le contrat en Inde

Touwensa(Agences). Mokhtar TRIKI

La défaite commerciale du Rafale, mercredi au Brésil, allonge la liste des déconvenues à l'export de l'avion de combat français de Dassault, qui espère corriger rapidement son zéro pointé en entérinant un contrat géant en Inde.

Alors que le Rafale avait longtemps mené la danse, Brasilia lui a finalement préféré le Gripen du suédois Saab dans un contrat de 36 aéronefs qui flirte avec les 5 milliards de dollars, pour remplacer ses escadrilles de Mirage 2000.
 

Un scénario qui répète celui de l'appel d'offres suisse fin 2011, lorsque le Gripen (gryphon en français) avait également coiffé le Rafale, qui avait notamment souffert, selon les analystes d'un prix trop élevé.
 

A un journaliste qui évoquait le prix "deux fois plus élevé" du Rafale par rapport au Gripen, l'administrateur du groupe Olivier Dassault a rétorqué mercredi soir sur LCI: "Mais il est quatre fois meilleur! La qualité a un prix."
 

"Cette logique financière ne prend en compte ni le ratio coût-efficacité favorable au Rafale, ni le niveau de la technologie offerte", a commenté Dassault Aviation dans un communiqué.
 

"Nous regrettons que le choix se porte sur le Gripen, doté de nombreux équipements d'origine tierce, notammentaméricaine, qui n’appartient pas à la même catégorie que le Rafale: monomoteur et plus léger, le Gripen n'est pas équivalent en termes de performances et donc de prix", a-t-il souligné.
 

Le prix, un handicap en période de restrictions
 

Dans une période où de nombreuses armées se serrent la ceinture, Brésil compris, le prix s'avère toutefois un handicap de plus en plus lourd, malgré les performances souvent saluées de l'avion de chasse français.
 

La France elle-même a réduit en août ses commandes de Rafale pour son armée de l'air, passant de 11 unités par an à 26 en six ans, du fait de restrictions budgétaires. Rendant du même coup la vente à l'étranger encore plus crucial.
 

A l'exportation, le Rafale a connu des échecs à répétition ces dernières années, notamment dans des pays traditionnellement clients des Etats-Unis, comme la Corée du Sud, les Pays-Bas, Singapour, ou encore en Arabie saoudite, qui lui a préféré l'Eurofighter d'EADS-BAE Systems. Mais même le Maroc, pourtant très lié à la France, lui a préféré en 2007 le F-16 américain.
 

Un contrat aux Emirats Arabes Unis, qui en 2008, faisait office de piste principale pour une première exportation, s'est transformé en feuilleton. Dassault y est toujours en lice, mais il devra prendre le dessus sur l'Eurofighter.
 

Cette liste de déconvenues pourrait pourtant s'effacer en grande partie si l'avionneur français finalisait un méga contrat en Inde, pour la bagatelle de 126 appareils, avec une commande estimée à plus de 12 milliards de dollars.
 

New Delhi a retenu en janvier 2012 le Rafale, le préférant en finale à l'Eurofighter. Un contrat qui pourrait aller jusqu'à 189 unités, si une option était levée, indiquaient des négociateurs en janvier.
 

Mais la mort d'un négociateur indien, un désaccord autour de la localisation en Inde de la production, et surtout la perspective d'une défaite du Parti du Congrès au pouvoir lors des législatives au printemps ont augmenté les incertitudes sur ce "contrat du siècle".
 

"Dans un pays où l'on croit à la réincarnation, on ne peut jamais savoir dans quelle vie le contrat sera signé", ironisait en octobre dernier auprès de l'AFP un industriel européen de la Défense.
 

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait également évoqué en août l'intérêt du Qatar et "d'autres pays" pour le Rafale, qui a profité des opérations militaires françaises en Libye et au Mali pour accroître le nombre de ses missions en condition de guerre.
 

Ce qui est arrivé au Rafale peut aussi arriver à ses concurrents et un éventuel retournement de situation n'est pas non plus à exclure au Brésil, a avancé Olivier Dassault mercredi.
"Rien n'est jamais terminé, rien n'est jamais perdu. Et dans la maison, on a une philos

 

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