Le premier président de Tunisie, appelé père de l’indépendance, était présent avec force dans le débat politique, lors des années post-révolution. Alors que certains en glorifient l’œuvre, et le considère comme le bâtisseur de l’Etat moderne, d’autres sont critiques à son égard, pour son bilan politique et économique contestable, sur plusieurs points.
Le penseur juif tunisien, Gilbert Naccache, avait appelé dernièrement, lors d’une conférence en marge de la foire du livre, "a arrêter de pleurnicher sur Bourguiba", critiquant son manque d’ouverture politique, et sa politique économique, dont l’expérience des coopératives, marquée par plusieurs échecs.
Selon ses dires, si Bourguiba s’est précipité à promulguer le Code du Statut Personnel, c’est pour avoir les femmes de son côté, alors qu’il était en plein affrontement avec Salah Ben Youssef. Le conflit Bourguiba/ Ben Youssef est revenu tout dernièrement au centre du débat, après l’audition publique de l’IVD consacrée à l’époque de l’indépendance, où des militants youssefistes ont livré leurs témoignages sur la manière dont ils étaient persécutés, et marginalisés, au point que le statut de résistant leur a été renié, pour leur soutien au leader nationaliste Salah Ben Youssef, qui était en profond désaccord avec Bourguiba.