Le regretté était parmi les premiers instituteurs que comptait Tabarka. Il a enseigné dans les coins reculés et dans les faubourgs. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, il s'y rendait. Par monts et vallées, il s'acquittait de sa noble tâche. Il a contribué amplement au grand défi qui consistait, à arracher des générations entières, au joug d’illettrisme.
Il était, également, actif dans le milieu associatif. Il s'est occupé, avec sérieux et abnégation du volet de la solidarité et du secours aux nécessiteux. Une mission, loin d'être gratifiante. Etant donné les critiques acerbes, auxquelles auraient droit les actifs dans ce domaine, s'ils manquaient à satisfaire les demandes de tous les indigents.
Il était aussi, parmi les imams qui dirigeaient les prières ordinaires et les prières surérogatoires, au mois sacré de Ramadhan (Attarawih).
J'ai vu si Ali, pour la première fois, à l'Ecole Primaire de l'Avenue Habib Bourguiba, connu sous le nom de la Cour. Quelle allure, qu'elle prestance et qu'elle classe! Il était venu en visite, dans notre classe de quatrième ou de cinquième année. Et en dépit de toutes ces années, je me souviens encore de la question que nous a posée notre instituteur de langue arabe, à propos des couleurs et de leurs significations dans nos esprits d'enfants. M'attardant sur la couleur verte, je disais qu'elle évoquait le Paradis.
J'ai vu alors un sourire approbateur au coin de la bouche de si Ali. Permettez-moi de faire une digression, pour implorer le Seigneur des cieux afin qu'il accorde sa clémence au défunt et le loge au Paradis. Que Dieu Tout-Puissant, dans sa grâce et son infinie bonté, récompense et rétribue au mieux, notre grand frère et ami: Monsieur Ali Gharbi.
Avec nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches!