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En Syrie, la grande bataille de Raqqa a commencé

By Rédaction en ligne juin 08, 2017 1410

Une alliance de combattants kurdes et arabes, appuyés par les Etats-Unis, a annoncé mardi le lancement de la grande bataille visant à reprendre le bastion de Daesh en Syrie, Raqqa, et ainsi porter le coup fatal à l'organisation jihadiste.

 

L'assaut final contre le bastion de Daesh à Raqqa, en Syrie, a été lancé mardi, après des mois de combats dans la région. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), formées de combattants arabes et kurdes, soutenues par Washington, ont en effet annoncé mardi le début de la fameuse "grande bataille" pour tenter de reprendre à l'organisation jihadiste son principal bastion dans le pays. En quoi va constituer cette bataille? Quelles sont les forces en présence? Explications.

 

> Que représente Raqqa?

Située au nord de la Syrie, Raqqa, ville aujourd'hui qualifiée de "capitale du terrorisme", est devenue en mars 2013 la première capitale provinciale à tomber aux mains de groupes de combattants opposés au régime de Bachar al-Assad.

Début 2014, l'organisation Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui allait rapidement devenir le groupe Etat islamique (dont l'acronyme arabe est Daesh), chasse par les armes les groupes rebelles présents dans la ville et prend totalement son contrôle. En juin de la même année, elle proclame un "califat" sur les territoires conquis à cheval en Syrie et en Irak voisin. Deux mois plus tard, le groupe jihadiste contrôle toute la province de Raqqa.

Rapidement, Daesh impose sa loi dans la ville, à travers la terreur mais aussi grâce à un système de gouvernance assimilable à un Etat. En trois ans, Raqqa a été le théâtre d'atrocités commises par les jihadistes, notamment des exécutions et du trafic de femmes.

Pourtant, à partir de juin 2015, Daesh commence à perdre des villes dans la province de Raqqa, au profit de combattants kurdes.

 

> Quelles sont les forces en présence?   

La bataille, attendue depuis des mois, a été lancée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance composée de combattants arabes et de Kurdes syriens. Ceux-ci sont entrés mardi dans le quartier de Mechleb, situé dans l'est de Raqqa, avec l'appui des Etats-Unis, sept mois après avoir lancé une offensive qui leur a permis de s'emparer de vastes régions autour de la ville.

Tôt mercredi, un communiqué de cette opération, baptisée "Bouclier de l'Euphrate", a annoncé la prise de ce quartier et de la citadelle de Harqal, située à deux kilomètres à l'extérieur des limites de Raqqa sur une colline dominant la périphérie ouest.

Formées en 2015, les FDS opèrent avec l'appui de la coalition internationale qui leur fournit des armes, un appui aérien et les assiste au sol avec des conseillers militaires.

Le général américain Steve Townsend, chef des forces de la coalition, a averti dans un communiqué que la bataille serait "longue et difficile", mais qu'elle assénerait un "coup décisif" à Daesh, qui est également en passe de perdre un autre fief majeur, Mossoul.

 

> Que vont devenir les civils?

Avant de lancer l'assaut, les FDS ont demandé aux civils dans la ville de s'éloigner des positions de Daesh et des zones de front. Parallèlement, pour préparer l'assaut, la coalition internationale a mené des raids aériens au cours de la nuit de lundi à mardi, et des avions russes ont aussi effectué des raids contre des convois de Daesh quittant Raqqa. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une frappe de la coalition a fait 21 morts parmi des civils qui tentaient de fuir la ville.

D'après les Nations unies, environ 160.000 personnes vivent dans la ville, contre 300.000 avant le début de la guerre en Syrie, en 2011. Les forces antijihadistes ont accusé Daesh de se servir des civils comme "boucliers humains" et de se cacher au milieu de la population.

Selon l'International rescue committee (IRC), "le nombre de civils ayant fui la ville au cours de la semaine dernière est en baisse". "Cela pourrait refléter l'intention de Daesh d'utiliser les (...) personnes toujours prises au piège dans la ville comme boucliers humains", a affirmé dans un communiqué Thomas Garofalo, un responsable de cette ONG.

 

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