C’est franchement déconcertant dans un premier temps, les comédiens débitant le texte à grande allure. Mais, peu à peu, le découpage affirme sa clarté, son choix de faire vivre Oblomov au milieu des autres, plus que dans la solitude. Chaque acteur apporte des notes différentes, fait éclater des mots et des couleurs. La vie sur le plateau passe de la plus grande agitation à la plus sobre. Xavier Fernandez-Cavada, sans doute trop tendu et dur dans les premières minutes, devient peu à peu un excellent, Oblomov secret et poignant. Deux troupes, O’Brother Company d’Epernay et STT de Genève et Lausanne, se sont associées pour ce spectacle et trouver ensemble une forme forte et inattendue. Elles y sont parvenues, à travers cette compétition fraternelle de la littérature et du théâtre.
Oblomov d’après Gontcharov, conception et mise en scène de Dorian Rossel, dramaturgie de Carine Corajoud, scénographie et costumes de Sibylle Kössler et Clémence Kazémi, lumière de Luc Khiari et Jean Grison, musique de Paulette Wright, Anne Gillot et Patricia Bosshard, avec Rodolphe Dekowski, Xavier Fernandez-Cavada, Elsa Grzeszczak, Jean-Michel Guerin, Fabien Joubert, Delphine Lanza et Paulette Wright.