L’originalité de la pièce est précisément qu’elle n’est pas « dramatique » au sens où l’on irait vers un crescendo avec orchestration angoissante. Le théâtre de Paravidino est « moderne » dans la mesure où il n’utilise pas les moyens du suspens et de l’effroi. Tout est tranquille, tout paraît tranquille. Cette humanité d’aujourd’hui, d’ailleurs, n’est plus la même : elle parle de sexe sans honte, ne professe pas de grands sentiments, affiche de la tolérance – jusqu’à un certain point (c’est tout le problème ! ). La mise en scène d’Erika Vandelet comprend très bien ce nouveau langage où les mots n’expriment qu’une partie de ce qui est en jeu. Elle tend et détend le climat à la fois, avec beaucoup d’intelligence. Raphaël Poli, qui joue l’un des frères, est un acteur au jeu évident. Florian Le Scouarnec fuit, lui aussi, très bien, un jeu qui serait trop théâtralisé. Marie Fortuit sait trouver le bon dosage de l’innocence et la perversité. Justesse absolue !
Deux frères de Fausto Paravidino, mise en scène d’Erika Vandelet. Avec Marie Fortuit, Raphaël Poli, Florian Le Scouarnec.
Théâtre du Centre, 16 h 40, tél. : 06 64 91 55 67, jusqu’au 27 juillet.